MONDE
Braquage à Bruxelles : un butin de diamants bruts
(21/02/2013) Les lots de diamants dérobés par huit malfaiteurs lundi 18 février au soir à l’aéroport Zaventem de Bruxelles renfermaient surtout des pierres "pas encore taillées ni référencées", qui devaient être acheminées au port franc de Zurich

Gilles Labarthe / DATAS

« Vol spectaculaire », « audace incroyable », « casse du siècle »… Depuis 48 heures, médias et autorités judiciaires belges n’apportent que de rares précisions de contexte sur l’extraordinaire braquage d’un fourgon blindé survenu lundi 18 février au soir sur le tarmac de l’aéroport Zaventem de Bruxelles, juste avant un important chargement de valeurs à bord d’un avion passagers d'Helvetic Airways. Butin record pour les huit braqueurs déguisés en policiers : quelque 120 colis contenant principalement des diamants. Valeur estimée : 50 millions de dollars, selon l’Antwerp World Diamond Centre-AWDC, qui garde sous silence les vrais enjeux liés à ce méfait hors normes.

La puissante fondation représentant les intérêts du secteur du diamant à Anvers se serait bien passée de ce nouveau scandale. Il écorne sa réputation de place incontournable du secteur. Par son mode opératoire comme par son ampleur, il fait aussi peser de fortes présomptions de complicités.

Certes, la filiale belge de Brink’s, géant mondial du transport sécurisé de valeurs victime du hold-up, vient d’avertir hier après-midi « tous ses clients touchés par cette attaque. Ces derniers seront immédiatement remboursés pour toutes les pertes encourues et confirmées », comme elle l’a annoncé. Mais, « sécurité oblige », rien ne filtre pour l’heure sur les clients en question, qu’il s’agisse des expéditeurs en Belgique, ou des destinataires en Suisse.

Contacté au siège étasunien de la multinationale Brink’s, Edward Cunningham, porte-parole et chef des relations investisseurs, ne parvient pas à articuler la valeur réelle en jeu, ni le détail des valeurs dérobées. « Le cas est compliqué », s’excuse-t-il, avant de nous lâcher cette information inédite : la filiale belge Brink’s Diamond & Jewelry Services n’était pas la seule visée par l’attaque à main armée. Le convoyage impliquait aussi trois ou quatre autres sociétés de sécurité », dont les noms n’ont pas encore été rendus publics.

Au Parquet de Bruxelles, le porte-parole Jean-Jacques Meilleur nous apporte cette autre précision : la destination suisse des colis, avant qu’ils ne soient dérobés. Il s’agissait « des ports francs de Zurich », où devaient être acheminés les diamants taillés, mais aussi une grande quantité de diamants bruts, confirme Caroline De Wolf, d’AWDC.